Nous nous sommes opposé à ce projet qui prendrait place sur le terrain nommé par les habitants "pré du Feu du 1er août", abritant l’une des dernières prairies à narcisses dans le secteur de Caux.
Le projet prévoit une maison dite "unifamilliale" dont l’emprise au sol serait d’une surface supérieure à 600 m2. La parcelle serait entourée d’une haie et son caractère public actuel disparaîtrait en devenant privatif.
La parcelle du "Feu du 1er août" devrait rester à la disposition des habitants et touristes pour admirer librement la vue et le dégagement exceptionnels sur le paysage lémanique. En outre, le caractère champêtre de cette parcelle perdrait toute son identité en étant segmenté par une construction.
La parcelle du "Feu du 1er août" appartient à la Fondation Caux – Initiatives et changement. Bien que sur le domaine privé de la Fondation, nous nous sommes étonné que cette dernière puisse envisager de vendre ce terrain et démissionner ainsi de la responsabilité particulière qui lui incombe pour préserver le caractère paysager exceptionnel de sa propriété.
Le plan directeur communal postule en outre un mise en valeur du site dans une perspective touristique et culturelle associant la création artistique et le décor naturel des paysages lémaniques. Cette option, qui se fonde sur la préservation des qualités paysagères du lieu ne saurait dès lors s’accommoder d’un important programme immobilier de nature à porter atteinte au site.
La parcelle du "Feu du 1er août" a donc bien une vocation particulière qu’il conviendrait de préserver. En conséquence, il n'était pas opportun d’autoriser un tel projet.
Le vendeur du terrain, la Fondation Initiative et Changement, n'est pas revenu sur sa décision de vendre une partie du patrimoine dont il a pourtant la charge.
Le nouveau propriétaire constructeur paraîssait disposé à sauvegarder les narcisses présents sur la parcelle. Une séance a eu lieu le 19 juin 2008 sur place en présence de représentants du service de l'urbanisme de la commune de Montreux, de l'association Narcisses Riviera, du propriétaire et de ses architectes mandatés. La discussion fut positive. Les bulbes situés sur le secteur qui sera bâti seront déplacés pour être replantés en contre-bas dans la prairie visible depuis la route de Caux. Une gestion adaptée de la prairie devrait permettre la conservation des narcisses.